À la faveur de l’essor de l’intelligence artificielle (IA) dans la rédaction web, à l’instar de ChatGPT, la création de contenus est entrée dans une nouvelle ère, et écrire n’a jamais été aussi facile. Ce type d’outils autorise en effet la génération de textes rapidement à une échelle sans commune mesure avec ce que l’on a connu auparavant, offrant ainsi une solution efficace aux besoins croissants en matière de communication et d’information (tant sa recherche que sa mise à disposition). Cependant, il est important de reconnaître que cette technologie, au-delà de ses avantages et aussi avancée soit-elle, rencontre des limites. Cet article n’a pas pour but de condamner l’intelligence artificielle, devenue indispensable notamment pour la rédaction de contenu pour le web, mais vise à alerter les clients de rédacteurs web et les internautes sur les risques associés aux textes produits entièrement ou partiellement par l’IA et, par conséquent, sur les inconvénients de cette dernière dans la rédaction web.
Erreurs factuelles de l’IA, vérification des sources : une vigilance nécessaire
Le fonctionnement de l’intelligence artificielle repose sur l’analyse de grandes quantités de données (sous forme de texte) disponibles sur Internet. Toutefois, cette méthode n’est pas infaillible, car les informations utilisées par l’IA sont susceptibles d’être obsolètes, erronées ou biaisées. Par exemple, ChatGPT pourrait citer une étude trop ancienne ou mal interpréter certaines statistiques, générant ainsi des erreurs factuelles et faussant les conclusions.
Prenons un cas concret énoncé par Erwan Comte, ingénieur diplômé de CentraleSupélec et concepteur du premier radar militaire doté d’intelligence artificielle. Dans son article intitulé « L’intelligence artificielle, un virtuel bien réel », paru en 2024 dans le tome CXXXII du Bulletin de l’Association Bretonne (corrigé par mes soins, ndlr), Erwan Comte relate qu’un jour, en préparant une conférence, il a interrogé ChatGPT :
« Il lui a demandé quelle était la contribution des maîtres d’œuvre Beaumanoir à la construction du viaduc de Morlaix. Très vite, la réponse est venue. Sans être catégoriquement affirmative, elle a laissé planer un doute favorable sur la plausibilité de leur intervention. En particulier, elle n’a pas tari d’éloges sur les qualités d’ingénierie (mot du xxe siècle) en parlant de cette famille, dont l’apogée culmine au temps de la duchesse Anne ! Décidément d’humeur taquine, le conférencier a posé plus directement la question : “Qui a construit le viaduc de Morlaix ?”. Une fois encore, la réponse a été immédiate… et tout aussi erronée : “Gustave Eiffel” ! Le génial architecte a certes conçu bien des ponts, le plus souvent métalliques, mais les arches en pierre de la cité finistérienne ne figurent pas à son palmarès. Elles reviennent à Victor Fenoux. On le voit, si l’assistant conversationnel a pu répondre à son interlocuteur, c’est parce qu’il a connecté dans ses données archivées les phrases où revenaient fréquemment les mots “viaduc”, “maître d’œuvre”, et peut-être même aussi “manoir”, voire “beau manoir”. Ou bien “viaduc”, “pont”, “Gustave Eiffel”. »
Si M. Comte a facilement décelé les erreurs de ChatGPT dans une thématique relativement simple, imaginez un sujet plus pointu, traité par la seule intelligence artificielle, sans regard critique… Les conséquences de telles aberrations pourraient se révéler graves, notamment dans des domaines sensibles tels que la santé, la finance ou le droit, une information erronée risquant alors de tromper les lecteurs. C’est la raison pour laquelle il est impératif de ne pas prendre les textes générés par l’IA pour argent comptant. La vérification des sources et des faits énoncés est donc une étape essentielle à ne jamais négliger lors de la rédaction de contenus ou de leur lecture.
Pour les rédacteurs web humains et les architectes de contenu, cette vigilance fait partie intégrante du processus de création de texte. En croisant les informations et en utilisant des sources fiables, nous veillons à ce que chaque affirmation soit correcte, cohérente et pertinente, ce qui est (pour le moment, du moins) hors de portée des outils exploitant une intelligence artificielle. Une preuve supplémentaire qu’il ne faut pas se reposer uniquement sur eux pour rédiger des articles, a fortiori ceux requérant une grande précision.
L’intelligence artificielle manque parfois de nuances et de contexte
L’intelligence artificielle générative se démarque par sa forte capacité à comprendre et à interpréter des informations. Elle reste toutefois limitée, au moment de la rédaction de contenus, par sa programmation et par les données sur lesquelles elle a été formée. Cela se traduit de temps en temps par un manque de nuances dans les textes créés. À titre d’exemple, un sujet complexe, nécessitant une approche délicate, peut être traité de manière trop évasive ou générale par une IA.
Certes, en soignant le prompt saisi dans l’outil de rédaction, il est possible de limiter les risques. Cependant, les rédacteurs humains ont l’avantage de saisir les subtilités d’un sujet, de prendre en compte le contexte historique, social et culturel. Ils savent également adapter leur plume en fonction du public cible, apporter des points de vue variés, anticiper les réactions des lecteurs et ajuster leur discours au moment de rédiger afin d’éviter les malentendus ou les interprétations douteuses voire erronées.
En comparaison, une IA tel ChatGPT est à même de manquer de cette finesse. Bien qu’elle soit capable de générer un texte qui semble cohérent de prime abord, ce dernier peut manquer de profondeur et de précision. Pour illustrer ces propos, imaginez un article portant sur une crise politique. Une intelligence artificielle mal encadrée par un prompt de qualité ou utilisée sans recul critique pourrait négliger les dynamiques locales, les enjeux culturels ou l’impact émotionnel des événements, au risque de rendre le contenu moins pertinent et moins engageant.
Absence d’expérience personnelle et créativité limitée chez l’IA
La production d’articles de qualité requiert de la créativité et de l’expérience personnelle, qui font partie intégrante de la boîte à outils d’un rédacteur web humain ou d’un architecte de contenu. Ceux-ci peuvent en effet s’appuyer sur leurs émotions, leur vécu et leur propre vision du monde qui les entoure pour créer des textes qui retiennent l’attention des lecteurs tout en leur apportant des informations fiables.
Là où le bât blesse pour l’intelligence artificielle générative, c’est qu’elle n’est pas capable de reproduire cette finesse propre à l’être humain. Par conséquent, les textes qu’elle produit sont le résultat d’une analyse statistique de mots et de phrases, sans expérience émotionnelle ou personnelle pour les enrichir. Le résultat peut alors ressembler à des articles qui, même lorsqu’ils sont corrects sur le plan purement technique, pèchent par leur manque de profondeur et d’originalité.
Prenons par exemple un article de blog sur le thème du voyage. Un rédacteur humain ajoutera son expérience personnelle, éventuellement des anecdotes, ses impressions sensorielles, voire des conseils pratiques issus de situations qu’il aura lui même vécues. Or, un texte uniquement rédigé par une IA, sans prompt adapté, ne capturera pas cette même authenticité et se contentera de regrouper des renseignements glanés sur Internet.
La tentation de l’utilisation excessive de ChatGPT
L’efficacité reconnue de l’intelligence artificielle dans la production de contenus peut inciter certaines entreprises à l’utiliser de manière excessive, voire exclusive. Pourtant, cette approche comporte des risques, notamment une baisse du niveau de référencement du blog ou du site sur les moteurs de recherche (Google en tête). Par ailleurs, l’uniformisation des articles mis en ligne est susceptible de conduire à une perte de diversité dans les styles d’écriture et de richesse dans les informations présentées.
Cette homogénéisation aurait pour autre conséquence, à terme, de nuire à l’intérêt des lecteurs, non seulement en quête de renseignements fiables, mais aussi d’une connexion humaine, d’un point de vue original bien qu’étayé, ou d’une histoire captivante. En outre, l’augmentation du nombre de textes générés par l’IA risque de rendre de plus en plus difficile la distinction entre articles de qualité – issus d’une rédaction humaine ou hybride (collaboration entre un humain et une IA) – et contenus purement informatifs et sans âme.
Pour un rédacteur web humain, il est donc important de souligner que la qualité prime toujours sur la quantité. Un article bien pensé, bien écrit, bien structuré et authentique aura toujours plus de valeur qu’une pléthore de textes génériques produits à la chaîne par une intelligence artificielle. Aux donneurs d’ordre de réfléchir attentivement à l’équilibre entre l’utilisation de l’IA et les commandes passées à un rédacteur web, en tenant compte de la productivité et du maintien de la qualité éditoriale, gages d’un bon référencement sur Google.
Conclusion : l’IA est un outil puissant à utiliser avec parcimonie et discernement
L’intelligence artificielle, ChatGPT pour ne citer que l’outil développé par OpenAI, représente indéniablement un allié précieux pour la rédaction web, grâce à ses capacités de production rapide et à grande échelle. Cependant, il est essentiel de garder en tête les limites de cette technologie. Les erreurs factuelles, le manque de nuances, l’absence de créativité humaine et le risque d’une uniformisation excessive du contenu sont autant de défis que les donneurs d’ordre et les internautes doivent prendre en considération.
C’est pourquoi, pour garantir la qualité des articles produits, il est important de combiner l’efficacité de l’IA avec l’expertise, la sensibilité et l’expérience d’un rédacteur humain (que l’on appelle désormais « rédacteur hybride »). C’est cette complémentarité qui permet de rédiger des contenus informatifs, captivants, authentiques et adaptés à la cible.
En somme, si l’intelligence artificielle est un assistant précieux lors de la génération de contenu, elle ne peut pas, et ne doit pas, remplacer la valeur ajoutée qu’un rédacteur web humain apporte à chacune de ses créations. Une bonne stratégie éditoriale ne doit donc pas faire l’impasse sur ces enjeux clés, sous peine d’être contre-productive pour l’entreprise qui la met en place. Contactez-nous pour en savoir plus sur mes prestations de rédaction de contenu pour le web.